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L'Arnaqueur de Tinder - Documentaire (2022)

Documentaire de Felicity Morris Policier 1 h 54 min 2 février 2022 (France)

Un arnaqueur courtise des femmes sur une application de rencontre populaire en se faisant passer pour un riche magnat, et en leur extorquant des millions de dollars. Aujourd'hui, certaines veulent se venger.

L'Arnaqueur de Tinder - Documentaire (2022)
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Bon clairement, on pose le point de départ, oui ces jeunes femmes sont les victimes dans cette histoire et évidemment que Simon est le malade mental (contrairement à ce qu’on peut lire…). Une fois cela mit en place, j’aimerais maintenant expliquer pourquoi JE trouve ce documentaire relativement naïf sur la façon dont il traite le sujet. Ou tout du moins il semble oublier quelques analyses importantes.

Le film, avec sa mise en scène accompagnée de son pathos, semble attendre des spectateurs la même pitié envers ces femmes. En réalité, c’était pour moi le cas, j’ai chialé putain.

Mais en parlant du film avec différentes personnes (hommes et femmes), j’ai découvert que cette empathie pouvait être plus moins ressentie chez les spectateurs (il n’y a qu’à voir les avis sur SC). On peut se dire que ça dépend juste des personnalités de chacun, mais pour moi, il y a plus que cela.

Je pense que ce film oublie la dimension socio-culturelle. En effet, le doc s’attarde sur la narration des faits bruts (le témoignage des femmes étant quasi exclusivement composé des faits). Mais ce film (déjà long à mon goût) aurait dû accentuer les différences culturelles intrinsèquement liées aux pays nordiques, en faire une vraie analyse à part entière. Je m’explique : Je ne sais pas si Felicity Morris connaît les Français, encore pire, les Auvergnats, mais elle aurait sûrement eu la dérangeante surprise de se rendre compte que les prêts économiques entre particuliers ne sont pas les mêmes chez gaulois que les chez les vikings, et que, de fait, les réactions auraient été aussi différentes face aux faits présentés. Sincèrement, je ne pense pas que Simon (il salit mon nom le bâtard.) n'ait piégé quasi exclusivement que des femmes nordiques hasardeusement.

Savez-vous ce qu’est le spectateur idéal ? Le spectateur idéal, c’est le spectateur pour lequel le film a été fait en priorité, une nationalité, une tranche d’âge, un cadre social, etc. Il y a toujours un spectateur idéal, et clairement, il n’est pas français. Et c’est ce qui bloque le documentaire en France et dans beaucoup d’autre pays, l’incompréhension des actes de ces jeunes femmes.

Alors je ne suis ni sociologue ni spécialiste des pays nordiques, mais je pense que la relation avec l’argent, la thune, la moula, l’oseille, est bien différente dans nos cultures respectives. Les Français ont tendance à avoir des valeurs plus sacralisées face à cette ressource, car elle semble plus rare ou moins stable. Les Français, selon moi, semblent avoir plus de dettes, plus de problèmes pécuniers et il est déjà difficile de se prêter 10 000 balles à soi-même, alors 240 000 euros à un presque inconnu, ça ne viendrait jamais à l’idée d’un fils ou d’une fille à DE GAULLE. Ce que je dis peut paraître étrange, mais pour résumer, je pense que la conscience économique et l’utilisation de l’argent diffère beaucoup entre ces deux pays et un Français concevrait donc moins l’idée de prêter une telle somme, ce qui en fait un documentaire n’atteignant aucunement son but de pathos, d'empathie ou de synchronisation emotionelle au pays du sauciflard.

J’en parlais avec une amie chilienne et il est vrai que les problèmes dans les pays latins sont plutôt d’ordre de confiance. Personne n’oserait monter dans un avion avec un inconnu, de peur que ce soit un narcos (selon ses mots). Et cela montre aussi que les préoccupations ne sont pas les mêmes selon les continents, d’où la nécessité de faire parvenir des clefs de lectures quant aux sociétés nordiques, afin de comprendre mieux l’attitude de chacune.

Le film n’est pas universel et il aurait selon moi, mieux fait, en préambule, de réaliser une analyse socioculturelle du cadre dans lequel s’est déroulée cette affaire. Je pense qu’avec beaucoup moins de problèmes financiers et une plus grande confiance dû à la faible criminalité, il est plus aisé de viser ces personnes. Ce n’est que mon avis et si ça se trouve, je dis de la merde, mais je trouvais intéressant de partager mon avis.

Quant aux aspects plus pragmatiques, le film est complet, bien résumé et très bien illustré. Ni une mise en scène trop pompeuse (avec voix off reloue etc), ni trop vague ou superficielle.

6,8.