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Daniel Day-Lewis - L'Héritier - Documentaire (2021)

Acteur viscéral et intransigeant, Daniel Day-Lewis n’a cessé, en seulement 20 films, de repousser les limites de l’incarnation. Plus qu’une méthode de travail, cette dévotion corps et âme à un métier tient en réalité d’une fuite en avant perpétuelle, d’un héritage familial très lourd à porter. Ce film remonte aux origines d’une mythologie familiale, dont l’acteur est le dernier héros, malgré lui.

Daniel Day-Lewis - L'Héritier - Documentaire (2021)
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n "Mais vous? Comment vous auriez joué cette scène?".n "...j'aurais fait semblant" (Dustin Hoffman racontait à James Lipton que c'était la réponse de Laurence Olivier s'étonnant qu'il "vienne de courir si longtemps" pour avoir l'air essoufflè). Je regrette presque d'avoir vu ce doc. Je n'ai jamais aimé ou trop vu les séries télé révélant les trucs de prestidigitateurs. Daniel Day-Lewis m'a souvent fait l'effet d'un magicien dans sa capacité à m'émouvoir et m'entrainer dans une oeuvre.nIl ne me reste hélas plus que de rares films avec lui à voir (et des téléfilms de la BBC, découverts ici).nIl m'a toujours ébloui tant j'oubliais l'acteur.nEn savoir trop désormais sur lui, sera peut-être un challenge pour mes prochains visionnages.nJe ne savais par exemple pas que Jack and Rose étaient aussi sa vie...de Jack et Rose(la réal...).nJe ne dis pas que ça leur enlève du mérite mais rend moins impressionnant la performance.nUn peu comme quand j'ai appris qu'Anne Penelope Miller et Pacino étaient ensemble et amoureux dans la vie lorsque l'histoire d'amour de leurs personnages dans L'Impasse m'avait tant plu mais que j'attribuais alors aux capacités, qualifications, savoir-faire, techniques, habiletés, adresses et dons de Pacino et surtout Miller...découvrir qu'ils sont ensemble, rend le film un peu vidéo Instagram? nnJe ne savais pas que sa chute dans 'There Will Be Blood' était réelle.nQu'il avait hérité de problèmes de dos suite à 'My Left Foot'nEt souffrirait encore des conséquences d'une pneumonie suite à 'Gangs of New-York'.nnJe ne savais pas non plus qu'il était, en très gros, un peu 'fils de', voire 'petit fils de'. Sans qui, il serait peut-être juste devenu un Frédéric Bourdin...aussi surnommé « Le caméléon » ^^, usurpateur de multiples identités en différentes langues pendant longtemps. ?nnJ'ai aimé la tentative du doc de ne pas être que linéaire, alphabétique ou chronologique,nou de faire la part belle comme trop souvent à des interviews de consultants pseudo experts.nL'acteur est ici souvent lui-même à l'écran.nPlus malin, ou pour cacher une approche 'people', ils nous parlent de sa vie privée en optant pour des liens entre ses choix de films, ses personnages et sa vie personnelle. nPar exemple, ils ont habilement monté ensemble toutes les scènes où ses personnages tiennent un enfant. Un des passages les plus forts.nMais ont aussi été efficacement montées ensemble toutes les scènes où son personnage maîtrise un art et technique pratique, pour illustrer sa supposée première passion manuelle, « l'ébénisterie ». Son supposé premier choix de carrière abandonnée pour alors le théâtre car il n'avait "pas eu le très réputé maître de stage qu'il ciblait".nnMoins émouvant est quand pourtant devant des élèves, je découvre qu'il avait cassé du sucre sur la compagnie de théâtre où il avait été reçu, accueilli et bien formé.nPassons sur ce qui pourrait être perçu comme de l'ingratitude envers une bonne soupe, mais ça m'est plus apparu cette fois comme un peu de démagogie pour paraître "acteur plus simple, comme vous", ajoutant même que leurs costumes étaient sans doute conçus par des drogués.nSurtout que c'est pas la peine de se moquer des experts de la Royal Shakespeare Companynsi c'est pour tomber dans les excès et la vénération aveugle de la méthode 'de' Lee Strasberg qui peut alors être tout aussi vannée.nnJ'ai trouvé très éclairant d'apprendre que ce 'posh boy' à la culture 'high brow' a été un temps plongé de force par ses parents dans un lycée populaire à la culture pop et 'low brow' où pour se défendre et être accepté en dépit de son accent et phrasé révélant son éducation, il a alors déjà construit un personnage de gouailleur et plaisantin. n(Ce qui me rappelle un peu, le sort et le mécanisme de défense de l'ado dans Sing Street ou le sort de Will dans Inbetweeners ).nnUn acteur qui tôt ou tard, si j'ai bien compris la tendance en compétition de nos jours, disparaitra peut-être de certaines plateformes de VoDnpuisqu'il a débuté sa carrière par un 'black face' n(jouant un garçon noir avec maquillage et perruque dans "Pleure, ô pays bien-aimé") net l'a poursuivi avec des "appropriations culturelles" (sic)...nCe qui lui fait un lien avec Jean Carmet qui a aussi quasi débuté dans un rôle de noir dans une pièce de Marcel Achard ("charmant, rond et dodu" ado selon Bernard Blier).nnCertes, leurs carrières ont ensuite dévié... Carmet se rapprochant plus d'un Bill Murray Français.nEt DDL, d'un Frédéric Bourdin ,Esther ou l'imposteur dans Titane...mais payé ^^.nSimilaires dans leur capacité à se noyer et immerger dans un 'rôle'.nCe sont les parties que j'ai le moins aimées du doc. Celles sur une forme/approche sectaire? de djihadisme artistique?n...voire de S&M? Masochisme que j'avais déjà soupçonné dans son personnage et à la fin de l'esthétiquement parfait 'Phantom Thread').nIl l'appelle sa religion du métier une "forme de paganisme",nIl abandonne 'Hamlet' entre autres car tellement dans le rôle qu'il "(pensait) parler au fantôme de (son) père".nIl aurait fait attendre Spielberg 9 ans pour le rôle, jusqu'au jour où il "a enfin entendu continuellement la voix dans sa tête".nIl m'a rappelé qu'une fois adulte et aimant , je n'ai plus aimé voir des artistes de cirque sans filet.nDDL me semble s'aventurer dans un rôle sans filet ou en montagne sans baudrier et harnais, comme il compare apprendre Hamlet comme escalader "la face Nord de l'Eiger". La fin justifie t elle tous les moyens? "Pourquoi la souffrance a-t-elle été ainsi portée aux nues? D'où vient le célébration de la douleur ?"n se demande l'auteur Charles Wright dans 'Le Chemin des estives', en tombant sur un Christ au Calvaire. Cette sorte d'approche à la mode dans la télé réalité mais ici en plus classieuse et cultivée, consistant donc, quand on le voit jouer, à voir des gens se mettre en danger ou souffrir pour nous distraire, nn'est plus trop ma tasse de thé. nNe peut-on pas penser qu'un acteur qui juste avant une scène pète, plaisante ou est au téléphone manageant ses affaires, serait en fait meilleur car il devient le personnage en une seconde de clap, "ses yeux et son regard devenant ceux du personnage", comme en témoignent si souvent les partenaires de Gérard Depardieu?nSans calvaire doloriste et martyr pour très souvent aussi le même résultat?nD'où ma première impression de presque regret d'avoir vu ce doc me réjouir alors de ses performances suées ne me ferait-il pas dorénavant devenir un peu comme un des clients venant voir Elephant Man dans son cirque? Son 'Elegant Man' dans Phantom Thread m'avait tant ému, ébloui et bluffé, j'espère ne pas le voir désormais comme Freaks.nUn peu de regret de savoir et être confirmé que DDL met des années à rentrer dans un rôle, à se remettre d'un rôle, qu'il a confié sa grande dépression au Figaro et qu'il suit son traitement isolé dans son Irlande, lieux de vacances de son enfance où son père adoré, souriait enfin un peu.nnMon passage préféré restant quand même, justement le poème de son père lu par le fils devenu père.nC'est très émouvant d'apprendre qu'il a été un aidant impuissant d'un proche, comme nous le sommes, ou serons tous.nSon père a été malade pendant 9 ans en pointillé, avec des hauts et des bas, npas comme sa carrière, mais comme sa vraie présence parmi nous et sous les projecteurs.nn(Visible jusqu'au 15/12/2021 sur arte (50 mins).nMon top sans trop d'ordre, de ses inoubliables films SC).