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Coupez ! - Film (2022)

Un tournage de film de zombies dans un bâtiment désaffecté. Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d'horreur à petit budget. L’irruption d’authentiques morts-vivants va perturber le tournage…

Coupez ! - Film (2022)
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Je tiens à préciser tout d'abord une chose. Je n'ai pas vu le film original japonais, Ne coupez pas !. Cela aurait été certainement mieux pour poster un avis plus pertinent. Mais, voilà, le manque de temps, d'une opportunité, enfin voilà. Bref, à la question de savoir si ce remake essaye de cacher l'existence de l'autre film, la réponse est que je n'en ai jamais regardé un qui affiche autant que celui-ci qu'il est un remake. Je ne vais pas en dire plus parce que spoiler et que ce n'est pas bien de spoiler, pas bien du tout. Bon, la première partie, Michel Hazanavicius semble vouloir se contenter de faire une parodie de film de zombies minable sur un tournage de film de zombies sauf que des vrais zombies se pointent (ça va ? vous avez compris ?), réalisé avec un tout petit budget de rien de tout, des acteurs et des actrices... disons pas formidables (excepté Romain Duris qui ne peut pas s'empêcher d'être très bon en réalisateur dégénéré prêt à tout pour obtenir ce qu'il veut à l'écran !), des dialogues d'une platitude remarquable et d'une lourdeur explicative dantesque, des séquences se déroulant trop ostensiblement hors-champ du fait qu'elles soient trop compliquées ou coûteuses à mettre en scène, des sujets de fond greffés d'une manière débile pour essayer désespérément de rendre le scénario complètement à chier un peu moins à chier, mais qui ne le fait que rendre encore plus à chier (ça va ? vous suivez toujours ?). À cela, en plus des inévitables incohérences aussi légères qu'un congrès de sumos (la hache s'est déplacée toute seule ? l'autre coco a déclenché la malédiction il y a un an et les zombies ne se pointent que lors du dernier jour de tournage ?) et de grands moments de flottement, s'ajoute le fait que le tout ne trouve pas mieux que de donner des prénoms japonais à des personnages 100 % caucasiens.Et là, j'ai pensé "ouais, bon, la parodie est bien faite, mais on ne va tout de même pas tenir toute la durée d'un long-métrage avec ça, franchement il y a encore plus d'une heure qui reste à remplir". J'ai regardé poliment à quelques reprises ma montre, pestant que les aiguilles ne tournaient pas assez vite. Je n'ai pas ri une seule fois. Mais voilà, sans vous spoiler, cette première partie a une raison d'être qui donne lieu à une deuxième partie jouissive pendant laquelle je n'ai pas pu m'empêcher de me marrer. Et là, j'ai aussi regardé à quelques reprises ma montre, pestant que les aiguilles allaient cette fois trop vite. Bon, en fait, la première partie est un film dans un film d'un film. Flashback, un réalisateur, se trouvant être celui qui incarne celui taré du film de zombies... oui, Romain Duris quoi... est chargé de diriger le remake d'un film japonais (celui qui existe vraiment, oui, oui !) tout en devant rester fidèle au matériau d'origine jusqu'aux prénoms des protagonistes, avec la contrainte de le faire en un plan-séquence d'une demi-heure. On assiste à la préparation très chaotique du projet et du tournage qui l'est encore plus (donc fous rires assurés... enfin, moi, j'étais hilare et la distribution est au top du top !). Tous les trucs stupides du film dans le film du film ont le droit à une explication logique. Vous parsemez ça d'un technicien qui a la chiasse, de la comédienne femme du cinéaste accroc au krav-maga ayant du mal à se contrôler quand elle est dans un rôle, d'une vedette masculine casse-burnes qui emmerde pour le plus petit poil de cul qui dépasse, d'un zombie ancien alcoolique qui ne trouve pas mieux que de s'enfiler des litres de saké, d'une instagrameuse ne souhaitant pas paraître à son désavantage pour conserver ses followers, d'un compositeur de BO ayant du mal à improviser avec l'avalanche d'incidents qui se déroule et vous pouvez clairement prendre votre pied comme moi.En résumé, la parodie est à chaque fois pour Hazanavicius un prétexte pour s'interroger sur le cinéma, sur les poncifs et gimmicks de l'objet parodié ainsi que, pour l'occasion, sur comment une culture bien différente peut s'intégrer ou non à une autre. Bon, j'ai kiffé. Est-ce que je l'aurais autant kiffé si j'avais vu Ne coupez pas ! ? Je ne le crois pas honnêtement (surtout après avoir regardé un peu le résumé de l'œuvre remakée sur sa fiche Wikipédia en anglais pour vérifier s'il y a beaucoup de similitudes !). Il n'empêche que je le recommande pour celles et ceux qui, comme moi, peuvent y croiser de la surprise et de la nouveauté.