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Farscape - Série (1999)

Série de Rockne S. O'Bannon Science-fiction 5 saisons (terminée) SyFy 1 h 1 mars 1999

Au cours d'une expérience spatiale contemporaine, un astronaute terrien, John Crichton, se trouve projeté à travers un vortex dans une galaxie lointaine. Il se retrouve au milieu d'un combat opposant un vaisseau vivant, Moya, à une horde de chasseurs spatiaux appartenant à la race guerrière des Pacificateurs. Le petit vaisseau de Crichton est heurté par un chasseur pacificateur qui s'écrase sur un astéroïde. Il est ensuite happé par Moya où Crichton se retrouve en compagnie de trois prisonniers évadés : Ka D'Argo, guerrier luxan ; Pa'u Zotoh Zhaan, prêtresse delvienne et Rygel le XVIe, monarque hynérien déchu tentant de retrouver son trône.

Une pilote pacificatrice, Aeryn Sun, lancée à leur poursuite puis condamnée à l'exil par son commandant le capitaine Bialar Crais, pour avoir été trop longtemps en contact avec les fuyards, vient compléter l'équipage hétéroclite du vaisseau léviathan.

Crais, dont le frère pilotait le chasseur qui s'est écrasé suite à un accrochage avec le vaisseau de Crichton, se lance alors à la poursuite de Crichton qui se trouve à bord du vaisseau Moya.

Farscape - Série (1999)
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692
Leech:
242
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D’abord un bref topo : Farscape c’est quoi ? Farscape c’est une série ok, mais c’est surtout un Space Opera, genre relativement rare à la télévision si on prend en compte la totalité des productions à ce jour. Mais Farscape c’est également bien plus ! Voilà une série bourrée de qualités : originale, drôle, dramatique, captivante, inventive, intelligente, dépaysante, empreinte de folie… en un mot, excellente ! Essayons d’expliquer un peu toutes ses qualités.

Alors pourquoi « originale » et « dépaysante » ? Commençons par un exemple (parmi tant d’autres) très simple et pourtant primordial pour toutes séries : le héros ! John Crichton, pour le nommer, est justement tout sauf un héros. John Crichton est un humain, propulsé à l’autre bout de l’univers et seul représentant de sa race. Au début de la série il est comme nous, perdu, il découvre tout ce qui l’entoure et devra apprendre et surtout faire ses preuves aux yeux de ses nouveaux compagnons de voyage qui ne voient en lui qu’un être sous-développé, aux facultés réduites et une source d’ennuis supplémentaires. Pire encore, à peine arrivé notre « héros » a accidentellement heurté une navette et tué son pilote ; le voilà donc poursuivi par le frère de sa victime qui compte bien se venger.

Là où quasiment toutes les autres séries de Space Opera nous montre l’humanité comme sauveuse de l’univers et détentrice d’un grand courage (Stargate), grande exploratrice (Star Trek) et surtout capable de relier les races entres elles (Babylon 5), Farscape prend le contre-pied total que ce soit à travers Crichton (surtout dans la première saison) ou à travers le reste de l’humanité, on est loin des histoires dans lesquelles nous sommes le centre de l’univers ; les enjeux sont ici bien différents et plus importants que ceux consistant uniquement (ou presque) à la survie de notre espèce.

D’ailleurs Farscape a su créer un univers d’une richesse encore jamais égalée. Les races sont très variées que ce soit dans leur forme, leurs coutumes, leur technologie, leurs interactions, leur variété : pour avoir une petite idée de la diversité qui nous est présentée il suffit juste de jeter un coup d’œil sur le grand nombre de races différentes qu’on croise dans les personnages principaux et d’imaginer que ce n’est qu’une partie de celles que nous rencontrons durant toute la série. Certains vont me dire qu’on en croise sans doute autant dans Babylon 5, mais là où Farscape surpasse B5 c’est par le traitement qu’elle réserve à TOUTES les races qu’on croise : Babylon 5 utilisait souvent ses races comme « décorations », ce que ne fait jamais Farscape qui sait insuffler une réelle existence même aux plus anodines ! Farscape voit plus loin, voit plus grand, voit différemment les choses que toutes ses p’tites sœurs.

Que trouve-t-on de si « intelligent » et « inventif » ? Déjà ce que je disais plus haut : Farscape traite intelligemment les différentes races qu’elle nous présente, elle a d’ailleurs créée de toutes pièces une organisation politique dans cette partie de l’univers. Certaines races nous ressemblent (pas physiquement mais dans leur fonctionnement) et reste éloignées voir carrément aveugles aux conflits qui font rage dans l’espace autour d’elles, d’autres sont au cœur de ces conflits, notamment les Pacificateurs, organisation de Sébacéens (qui eux pour le coup nous ressemblent physiquement) qui semblent prendre bien trop à cœur leur rôle de gardiens de la paix, et leurs ennemis jurés les Scarrans.

D’autres peuples semblent mener leur propre croisade comme les Nébaris, qui sont plus sournois, et beaucoup encore se retrouvent entre deux feux, forcés de négocier avec l’un ou l’autre parti s’ils veulent une chance de ne pas finir en poussière d’étoiles (les Hynériens, les Luxans…). Cette partie de l’univers se retrouve donc coupée en morceaux, dont les quatre plus importants sont : les territoires Pacificateurs, les territoires Scarrans, les territoires libres et les territoires inexplorés. Le conflit Pacificateurs/Scarrans est introduit petit à petit, la série prend le temps de nous familiariser (nous et Crichton) à ce nouvel environnement, et les conflits et enjeux politiques ont beau s’accentuer au fil des saisons, la série ne s’y perd jamais et l’important reste avant tout les personnages. Autres preuves de l’intelligence et de l’inventivité de la série : la technologie. Oh ici pas de grosse explication sur le mode de déplacement de tel ou tel engin de telle ou telle race, pas de gros charabia « star trekien » qui nous laisse sur le bas-côté dès les premières phrases, ou si ça arrive ça concerne uniquement LE sujet préféré de Crichton à savoir les Vortex (Wormhole / Trous de vers) et dans ces cas-là on lui fait entièrement confiance pour ne pas trop nous perdre en route . Ici donc, les deux idées les plus intéressantes à retenir sont : Moya et les germes traducteurs. Les deux idées sont tout bonnement géniales et apportent de l’inédit dans le Space Opera à la télé.

Commençons avec quelques mots sur les germes traducteurs : j’imagine bien que tout le monde s’est au moins une fois fait la remarque que c’était énorme de découvrir que toute notre galaxie, voire tout l’univers, parlait… anglais ! Mais si voyons : dans Stargate c’est le cas, dans Babylon 5 aussi (même si des fois on croise une autre langue, mais encore une fois c’est pour faire joli), c’est le cas également dans Star Trek (et toute la franchise), etc… Bizarre quand même. Et bien Farscape a trouvé la parade au problème : inoculer (généralement à la naissance) des germes traducteurs qui se greffent au cerveau pour que tout le monde puisse à la fois parler sa propre langue et se comprendre ! Bon c’est sûr qu’il fallait y penser, mais pourtant voilà une idée tellement simple et logique que ça reste étonnant que personne ne l’ait utilisée avant !

Parlons maintenant de Moya, surement la plus belle forme de vie créée par la série. Moya n’est autre qu’un Léviathan, un vaisseau vivant, une idée encore une fois très simple mais qui apporte énormément à la série. Habituellement, même si les gros vaisseaux sont presque un personnage à part entière dans les Space Opera (par exemple Babylon 5 et Battlestar Galactica dans les séries du même nom) Farscape choisit d’en faire réellement un personnage ! Ici les plus gros problème du vaisseau ne sont plus des problèmes mécaniques mais bien des problèmes émotionnels. Et si à la base un Léviathan est une forme de vie pacifiste, bienveillante et dévouée à ses occupants, il n’en reste pas moins que Moya a son propre caractère, ses désirs, ses envies et même ses problèmes de santé. Les membres de l’équipage sont donc à la merci de Moya et accessoirement de Pilot (en symbiose avec elle), et devront souvent faire avec !

Farscape c’est « drôle » et « empreint de folie » ? Oh oui ! Terriblement drôle et terriblement décalé. Pour exemple : l'épisode qui mêle prises de vues réelles et animations style Looney-Toon ; il prend comme toile de fond l’esprit délirant de Crichton et dans lequel on croise un D’Argo qui se la joue Coyote, un Crichton digne héritier de Bip-Bip, une Aeryn dans la peau de la Vamp, bref du pur n’importe quoi, surtout quand on ajoute des musiques sombres soutenant la trame de fond plus sérieuse et complètement en décalage avec le ton délirant de l’épisode. Le n’importe quoi et les situations improbables, Farscape maîtrise ! Des épisodes 100% décalés on en croise régulièrement (échange de corps, faux retour sur Terre, clarté dangereuse pour la santé mentale, etc…) et ça reste toujours une expérience unique, grâce à la réalisation qui suit à fond les délires des épisodes, ou encore grâce au talent des acteurs qui montrent constamment de nouvelles facettes de leur personnage et surtout qu’ils sont capables de tout jouer ! Mais la folie de Fascape ne reste pas cantonnée à de « simples » épisodes, elle est distillée tout le long de la série, à travers entres autres les dialogues (dont un vocabulaire créé de toutes pièces) et surtout via les personnalités des personnages, Crichton en tête qui se trouve être un maitre dans l’art de trouver des surnoms où de sortir des références qu’il est le seul à comprendre (références purement Terriennes donc ^^).

Mais ça ne peut pas être « dramatique » ni « captivant » alors ? Eh bien si ! Farscape sait parfaitement doser les moments drôles et décalés avec ceux plus intenses et dramatiques. Car Farscape a su voir ce qui était le plus important pour les spectateurs, ce qu’il est primordial de bien traiter pour rendre le tout cohérent et donc prenant : les personnages. La série contrôle précisément la trajectoire de ses personnages, la série prend le temps de nous les faire connaître et apprécier tout en n’hésitant pas à nous montrer le pire en eux. Ils ont tous un background intéressant et leurs relations, souvent très difficiles au début du fait qu’ils ne se connaissent pas encore et ne se font pas confiance, se complexifient, et chaque membre de Moya (Moya incluse d’ailleurs) crée des liens différents avec les autres : le lien Zhaan/Crichton ne sera pas de la même nature que Crichton/Aeryn ou encore Crichton/Chiana.

Les histoires personnelles entre eux prendront de plus en plus d’importance au fil du temps et donc de plus en plus d’intérêt pour nous, sans compter qu’elles seront souvent liées à des enjeux plus grands et que beaucoup de nouvelles têtes feront leur apparition, complexifiant de nouveau les histoires et les relations. Farscape n’est pas avare en drames, et finalement quel est le plus grand drame que celui de la mort ? Farscape n’hésite donc pas à tuer des personnages plus ou moins importants, certaines de ses morts sont tout bonnement mémorables et conservent toute leur intensité dramatique même au bout du 10ème visionnage (si si j’vous jure, j’ai tenté l’expérience ^^) ! Mais la série ne mise pas tout sur ça, et heureusement ! Elle réserve par exemple à son personnage principal un nombre incroyable de souffrances et de moments peu enviables, surtout à partir du moment où LE personnage le plus charismatique et complexe de la série pointe le bout de son nez en fin de saison 1, le Nemesis de Crichton en quelque sorte, j’ai nommée Scorpius, un personnage haut en couleurs (même si tout de noir vêtu) qui ne cessera de hanter (métaphoriquement et littéralement) Crichton !

J’ai donc fini d’expliquer succinctement (!) les adjectifs que j’utilisais plus haut pour définir Farscape, ce qui nous donne bien une idée de l’excellence de la série, mais c’est loin d’être tout ! J’ai parlé plus haut des personnages, mais Farscape c’est aussi des acteurs, des marionnettes, une ambiance unique, etc… Australiens pour la plupart, les acteurs prouvent constamment leur talent ! Leurs rôles demandent beaucoup, aussi bien physiquement (à travers des scènes d’action ou pour supporter les maquillages tel que celui de D’Argo) que du point de vue de l’interprétation ; les personnages passent par tous les sentiments possibles et imaginables, et chaque acteur est à la hauteur de ce qui lui est demandé, et bien souvent ils vont même au-delà ! Pas facile de faire transparaître des sentiments sous une couche de prothèses et de maquillage (encore pour exemple D’Argo) pas non plus évident de devoir assimiler le jeu d’un autre : dans un épisode les personnages échangent leurs corps à plusieurs reprises, les acteurs se retrouvent donc à jouer 2 autres personnages, devant changer leur façon de parler ou leur gestuelle en conséquence, cet épisode à lui seul montre tout leur talent !

Mais les acteurs en chair et en os ne sont pas tout dans Farscape, et la série ne serait rien sans Jim Henson, le papa du Muppet Show (à qui l’on doit aussi Dark Crystal, Labyrinthe, les Fraggle Rock…) malheureusement mort en 1990 (donc avant Farscape) : sa compagnie, la « Jim Henson’s Creature Shop » tenue maintenant par son fils Brian et sa fille Lisa, possède tout son savoir faire et lui fait honneur notamment à travers les merveilles créées ici dans Farscape ! Des marionnettes tellement vivantes qu’il est impossible de ne pas s’attacher aux personnages qu’elles incarnent, les deux plus marquantes de la série sont sans nul doute celle de Rygel, notre Dominar préféré, et celle de Pilot, un « monstre » de réussite technique mais dont l’intensité du regard vous transperce inévitablement !

L’ambiance pour finir : une ambiance très sombre visuellement, le noir prédomine et les seuls touches de couleurs viennent des maquillages ou encore de la teinte chaude de Moya, ambiance sombre aussi niveau scénario où la mort est régulièrement présente et les personnages vont de drame en drame, mais paradoxalement tout semble éclatant dans cette série, le jeu des acteurs, les histoires plus légères, les personnages et l’humour qu’ils transportent avec eux et l’affection qu’on éprouve pour eux, en est à l’origine.

En bref : Farscape, ou le plus passionnant et novateur des Space Opera télévisés, est un mélange réussi et détonnant de moments forts et dramatiques et de véritable folie !

Points positifs : Terriblement original & inventif Fun & déjanté Captivant & dépaysant Acteurs excellents Jim Henson Production

Point négatif : - Un peu « cheap » au début