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Reyka - Série (2021)

En 1994, en Afrique du Sud, Reyka la fille d'un couple multiracial est kidnappée. Elle s'échappe et, à l'âge adulte, devient détective. et enquête sur une série de meurtres brutaux au Kwa-Zulu Natal, Afrique du Sud, par un tueur en série.

Reyka - Série (2021)
Seed:
778
Leech:
272
Catégories:

On se fait une joie à chaque fois qu'une série étrangère arrive sur nos écrans, s'attendant à apprécier tout l'art de la revisite, d'un style de jeu, d'une construction narrative ancrée dans une culture et de nouveaux décors propres à la découverte et à l'envie de voyage. Le scénariste et créateur Rohan Dickson qui a déjà œuvré sur quelques séries du cru, nous emmène au KwaZulu-Natal, majoritairement Zoulous, peu commodes et remontés face à la mainmise des Afrikaners, où seules les mieux lotis peuvent aller étudier. Le créateur s'intéresse à l'Afrique du Sud Post Apartheid, et lorsque l'on a eu le plaisir de lire L'âme du chasseur de Deon Meyer on a hâte de retrouver les grands espaces propices à l'aventure, le polar sur-vitaminé et de saisir en passant, les enjeux géopolitiques du pays.nDickson tente et réussi à bien des égards son ambiance tendue par des décors peu engageants lorsque les foules s'invitent et la fausse tranquillité des lieux de ses beaux espaces vierges. La lutte des femmes à la reconnaissance vient marquer le portrait d'une police soumise aux traditions locales et aux petits arrangements entre amis. Service d'enquêtes et ancrage territorial, chefs de tribus et chefs de gangs, ce sont les micros sociétés et les rites vaudous, la pauvreté et les abus de pouvoir en tout genre qui fourmillent dans un sujet lambda de traque d'un tueur en série. Les grands propriétaires terriens malmenés par les revendications du peuple, seront dotés de bonnes intentions, mais semblent répondre grossièrement, à une volonté de mea-culpa.nnC'est dans ce contexte qu'une inspectrice, métisse et refoulée, enquêtera sur un féminicide et devra affronter ses traumatismes passés, elle-même victime d'un prédateur. La violence faite aux femmes est ici centrale, en la croisant par la propre expérience de notre héroïne et rappelant au film Le silence des agneaux sans en avoir l'excellence. Iain Glen que l'on a connu plus inspiré, semble être un atout pour la production. Le reste du casting n'étant pas des plus connus chez nous, tous les seconds rôles participent à l'immersion. Si l'actrice s'en sort haut la main, dans les premiers épisodes, son personnage dérive lentement vers des actions peu compréhensibles, appuyées par un scénario qui veut en faire trop dans l'engrenage d'un cercle vicieux traumatisant (la relation malsaine par le syndrome de Stockholm qu'entretien Reyka avec son kidnappeur finira d'agacer), accentuant ses expressions et ses réactions irréfléchies en rajoutant une couche finale avec sa propre fille. S'ajoute une équipe où pas un policier rattrapera l'autre et certains raccourcis dommageables pour les suspects, où les actions se répètent inlassablement dans leur construction jusqu'à opter pour des situations improbables voire stupides et un final bien poussif.nnReste cette ambiance sombre accentuée par des prises nocturnes du meilleur effet nous perdant aisément dans les longs labyrinthes de champs de cannes, rendant parfois un beau suspense et nous donne à voir un aperçu des relations politiques et locales encore bien compliquées aujourd'hui.nnRéalisateur à suivre sans doute.